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La chenille processionnaire du Pin est présente sur le territoire de Gumières


 Si l’apparition du Printemps s’entend au chant du Coucou…

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…il nous fait aussi découvrir la chenille dite Processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa). Celle-ci est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Notodontidae, surtout connue pour ses chenilles nommées d’après leur mode de déplacement en file indienne.

2 vidéos prises à Gumières :

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Celles-ci se nourrissent des aiguilles de diverses espèces de pins. 

La larve est une chenille de quelques millimètres à 40 mm de long, brune noirâtre avec des taches rougeâtres sur le dessus et les flancs. Sa face ventrale est jaune. Le corps est fortement velu et couvert de soies urticantes et allergisantes. 

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L’insecte adulte est un papillon de 35 à 40 mm d’envergure, aux antennes pectinées. Les ailes antérieures sont grises, avec deux bandes foncées parallèles chez le mâle, les postérieures blanches marquées d’une tache sombre à l’extrémité postérieure.

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Si vous ne l’avez pas vu s’installer dans vos végétaux, vous ne pourrez plus avoir de doute quant à sa présence en découvrant ces cocons tissés de soie blanche, juste à la cime de vos résineux .

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Et c’est là que commence le problème….

Car attention, la chenille est capable de projeter ses poils en l’air lorsqu’elle se sent menacée et ces poils microscopiques en forme de harpon sont très urticants et allergisants. Ils provoquent des réactions allergiques et des troubles oculaires ou respiratoires chez l’homme et l’animal de compagnie.

Comment reconnaître une chenille processionnaire ?

Il y a trois caractéristiques permettant de l’identifier:

  • Une pilosité abondante
  • Une couleur brune avec des tâches orangée
  • Une tête noire
Recouvertes de poils, leur pouvoir urticant provient d’une fine poussière qui se détache de plaques situées sur le dos et la partie postérieure de la chenille.
 

Quelles sont les cibles préférées de la chenille processionnaire ?

Les chenilles processionnaires sont un danger pour le pin, provoquant un affaiblissement important voire des conséquences néfastes pour l’arbre. En cas de présence de chenilles processionnaires, il est important de traiter l’arbre en question car cet insecte prédateur vit selon un cycle de vie bien définis et il sera d’autant plus difficile de s’en débarrasser si vous laissez se produire l’infestation.

Elles sont également un danger pour l’homme . Lors du contact avec les poils urticants de la chenille il est important de savoir comment réagir en cas d’allergie car celle-ci peut provoquer des éruptions cutanées s’accompagnant de démangeaisons et d’autres symptômes moins courants tels que des maux de gorge, des difficultés respiratoires, des problèmes oculaires et des œdèmes.
Les symptômes cliniques présentés en cours d’une exposition directe ou indirecte aux chenilles processionnaires sont les suivants :
En cas de contact avec la peau :
– Apparition dans les huit heures d’une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons.
– La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d’autres parties du corps.
– Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l’intermédiaire des vêtements.
En cas de contact avec les yeux :
– Développement après 1 à 4 heures d’une conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants).
En cas de contact par inhalation :
– Les poils urticants irritent les voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires.
En cas de contact par ingestion :
– Il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s’accompagne de symptômes tels que de l’hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.
– Une personne qui a des contacts répétés avec la chenille processionnaire, présente des réactions qui s’aggravent à chaque nouveau contact.

Et pour les animaux domestiques (chiens, chats). Dans le cas des animaux, si ces derniers lèchent ou touchent les chenilles vivantes, mortes ou bien des restant de nids avec leur museau, ils peuvent souffrir de divers symptômes.
Dans un premier temps, ils couinent car ils ont mal, se mettent à baver, la langue gonfle et présente des tuméfactions avec un durcissement assez inquiétant. Sans soins, la langue peut virer au sombre voire violet, et une nécrose peut occasionnellement se produire. Une partie de la langue peut tomber.
Une action rapide du vétérinaire est vitale
Si les premiers soins consistent en anti-inflammatoires et histaminiques puissants, parfois des antibiotiques, de l’héparine, perfusions, etc.., au stade de nécrose l’amputation de ce bout de langue doit parfois être envisagée.

Quelles sont les méthodes pour lutter contre ce parasite ? Quels pièges utiliser ?

ATTENTION ! Quelle que soit la méthode envisagée, ne prenez pas de risques inutiles.
La lutte contre les chenilles processionnaires du pin peut prendre différentes formes. Les actions à mettre en oeuvre sont liées au cycle de l’insecte.

Traitement phytosanitaire biologique (aérien ou terrestre)

– Appliquer un traitement avec un insecticide biologique à base de Bacillus thuringiensis (BT kurtstaki, sérotype 3a3b), bactérie aux propriétés entomopathogènes. Voir un spécialiste de l’Office national des Forêts.

Lutte mécanique

• Couper et brûler les branches porteuses de pontes, pré-nids et nids.
• Se protéger soigneusement contre les risques d’urtication (combinaison, masque, lunettes, gants).

Piégeage

• Le piégeage des chenilles consiste à disposer autour d’un tronc d’un arbre infecté une « gouttière » qui intercepte les chenilles partant en procession et qui les dirige vers un sachet rempli de terre. Avantages ? Pas de dispersion des poils urticants, écologique, faible coût et réutilisable. Inconvénients ? Risque de perforation du sac par des prédateurs, besoin de protection (gants, masques) lors de la manipulation des pièges remplis de chenilles.

Piégeage par confusion sexuelle

• La pose de pièges à phéromone de synthèse consiste à attirer les papillons mâles présents sur le secteur pendant l’ensemble de la période de vol, réduisant ainsi les accouplements et le nombre de pontes potentielles. Avantages ? La pose est facile, le piège est réutilisable l’année suivante et écologique. Inconvénients ? Le coût en personnel est important pour la mise en place des pièges sur de grandes surfaces, et il faut renouveler chaque année.

Lutte biologique par des prédateurs

• Il s’agit de favoriser l’implantation de prédateurs au sein des sites infectés.
Il y a peu de prédateurs. Les oiseaux en général ne les mangent pas à cause de leurs poils urticants et de leur mauvais goût. Seuls le coucou (notre fameux coucou qui chante !) s’attaque aux chenilles, parfois même dans leur nid ainsi que la mésange qui chasse la première forme larvaire et parfois lorsqu’elles sont en procession. Un couple peut se nourrir de
500 chenilles, soit l’équivalent de 3 à 5 nids par jour. On peut installer des nichoirs à mésange . Ces nichoirs doivent être installés à une hauteur supérieure à 1,80 m afin que les mésanges s’y sentent en sécurité.

Leur principal prédateur est le grand calosome, un carabe, insecte coléoptère vivant ordinairement sur le sol, aux élytres avec des reflets verts métalliques.

le grand calosome

le grand calosome

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C’est la larve de calosome, ressemblant quelque peu à une chenille, qui en fait la plus grosse consommation. Elle monte parfois aux arbres pour attraper ses proies.
Plusieurs espèces de guêpes ainsi qu’un champignon, le cordiceps, peuvent les parasiter.

 

Cycle de vie de la chenille processionnaire et lutte appropriée :

Cycle de l'insecte et lutte appropriée

Cycle de l’insecte et lutte appropriée

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Il n’existe aucun moyen de se débarrasser définitivement des chenilles. Les traitements sont à refaire chaque année.

En conclusion : si ces chenilles représentent bien un danger sérieux pour les enfants, les personnes allergiques, les chiens et les chevaux, il faut quand même relativiser et ne pas aller jusqu’à l’abattage de son arbre. Il faut bien s’accommoder de ces chenilles, et donc prendre toutes les mesures pour s’en protéger. Les gestionnaires d’espaces publics, parcs, bois et jardins (municipalités, etc.) et les propriétaire privés devraient prendre la mesure de ce danger pour la santé publique, ce qu’ils ne font pas toujours.

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